29 mars 2009

On ne perd pas à tous les coups !!


Un peu d'humour dans ce monde de brutes...!!


La lutte des classes c'est la guerre des riches contre les pauvres..."et nous sommes en train de la gagner" disait le milliardaire Warren Buffet il y a quelques mois, au moment même où les Etats Unis commencaient à s'enfoncer dans une crise économique dramatique...

Et pourtant, "on ne perd pas à tous les coups"...dixit Daniel Mermet !


«Les Patrons ont besoin des travailleurs, les Travailleurs n'ont pas besoin de patrons »

Grève générale : En France, les guadeloupéens ont montré la voie à suivre
!

Jeudi 05 mars 2009
Après 44 jours de grève générale, le LKP a signé avec l'État un protocole de suspension de conflit dans le département d'outre-mer. Elie Domota, porte-parole du collectif, a appelé dans la foulée à "une reprise de l'activité" dans l'île (France 24)

C'est la fête à Là-bas si j'y suis...
Après 44 jours de grève générale, c’est un conflit sans précédent qui prend fin en Guadeloupe, même si les négociations et la mobilisation continuent.
"C’est une étape" affirme Elie Domota, porte-parole charismatique du LKP, "mais le combat continue". Du code noir au code barre, c’est une longue lutte pour la dignité que mènent les guadeloupéens, et pour une restructuration radicale d’un système qui fait d’eux "des tubes digestifs". Des résultats encourageants pour la Martinique, la Guyane et la Réunion qui poursuivent, eux, la grève.

Quelques jours avant, Daniel Mermet et Antoine Chao étaient sur place, en reportage, et avaient pu interviewer le leader du LKP
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1621

Et à la Réunion... ? ça commence aussi à s'organiser !

Sur le site d'AID
le point au 10 mars...

25 fevrier 2009
Interview d'un jeune enseignant sympathisant du syndicat CNT
Source : http://www.cnt-f.org/international/spip.php?article309

En écho à la grève générale aux Antilles, la Réunion se réveille aussi. Entretien avec Patrice, enseignant à l'Ile de la Réunion et sympathisant CNT.

Quelle est la situation sociale à la Réunion ?
Patrice: Officiellement le taux de chômage était de 24, 5% au 2e semestre 2008 (mais 49% pour les moins de 25 ans ; 26,5% pour les femmes). La Réunion comptait à cette date 78000 chômeurs (au sens du BIT), soit près d’un tiers de la population active (chiffres de l’INSEE). Mais la réalité est pire, vu que les nombreux travailleurs occasionnels n’entrent pas dans cette comptabilité, ni du reste les travailleurs à mi-temps ou à temps partiel. Le chiffre le plus effarant est celui de 52% de gens vivant sous le seuil de pauvreté (880€/ mois) : de fait, le salaire moyen excède rarement le SMIC et beaucoup d’« actifs » ne travaillent qu’à temps partiel. Quant au RMI, 70000 personnes (grosso modo un dixième de la population) en bénéficiaient en décembre 2007 (pas de chiffres publiés plus récemment).
Hormis le BTP, peu de secteurs sont susceptibles d’offrir des emplois. La fin du chantier de la « Route des Tamarins » (voie rapide « par les hauts » entre le Sud et Saint-Paul ; projet subventionné par la Région, l’État et l’Europe) mettra prochainement sur le carreau de nombreux travailleurs. Le projet du « tram-train » entre Saint-Paul et Saint-Denis est plus ou moins en panne. La nouvelle « route du littoral » (qui aurait dû doubler l’actuelle route de corniche reliant l’Ouest à Saint-Denis) n’est pas pour demain non plus (trop de problèmes liés à la climatologie et à la texture géologique). Même si l’on continue à construire n’importe où et n’importe comment, ce en rognant sur les terrains agricoles, voire sur le domaine littoral, des habitations fort coûteuses, mais « défiscalisables » (La Réunion est parmi les départements comptant le plus de « résidents » soumis à l’IGF), les effets sur l’emploi sont minimes, vu le recours quasi systématique à la main d’œuvre « au noir ».
La Région mise beaucoup sur le tourisme (le tourisme de luxe : pas un seul camping en bordure du lagon…). À cet égard, la concurrence de Maurice sera difficile à rattraper ; de toute façon les retombées pour la population seront nulles ou quasiment nulles, comme partout ailleurs. L’industrie sucrière (la seule industrie « endémique ») est quasiment coulée : Dechâteauvieux — l’un des gros « zozos » de l’île (zozo = béké aux Antilles)— a depuis longtemps sacrifié ce secteur pour concentrer ses activités sur l’import-export et la grande distribution). C’est là le paradoxe : La Réunion ne produit ni n’exporte quasiment rien et importe tout ! L’ « octroi de mer » perçu par la Région est certes une source importante de revenus fiscaux, mais ce n’est pas ce qui explique la majoration de 30 à 50% par rapport aux prix de la métropole sur l’ensemble des produits importés : diverses mafias sont en cause à l’échelle du transport et de la distribution. Hormis la grande bourgeoisie qui peut continuer à rouler en Porsche et à jouer au golf (peu importe que la pénurie d’eau soit un problème récurrent), personne ne s’en sort. Pas même les fonctionnaires, malgré leurs 35% de majoration salariale (majoration officiellement destinée à réduire le différentiel des prix entre l’outremer et la métropole ; elle est perçue par tous les fonctionnaires, îliens comme métropolitains). Le scandale n’est pas que les fonctionnaires en bénéficient (comme le claironnent ici certains démagogues UMP ou apparentés), mais que tous les Réunionnais ne soient pas logés à la même enseigne. Il faut préciser que le montant des loyers et le prix d’achat du m2 en ville sont les mêmes qu’à Paris. S’agissant des loyers, ils sont pour les travailleurs réunionnais isolés ou les étudiants, et plus encore pour les migrants (Malgaches, Comoriens, Mahorais), hors d’atteinte.

Qu’est-ce qui a mis le feu aux poudres ?
Patrice: Le feu couve encore. Disons que la question de la cherté de la vie est fédératrice. Des enquêtes ont montré que les produits de consommation courante étaient de 30 à 50% plus élevés qu’en métropole (« Que choisir ? »). Malgré des tentatives d’« enfumage » (mise en place d’un « Observatoire des prix », gadget du « chariot-type » : suivi mensuel des prix d’une cinquantaine de produits de marque piloté par la préfecture et la grande distribution, et relayé par la presse locale), les prix ont globalement augmenté de 2,6% en 2008. Avec des pics sur les produits les plus consommés par les Réunionnais : + 43% pour le riz ; + 30% pour l’huile.
Le mouvement des transporteurs autour du coût du carburant en novembre 2008 a joué un rôle important (voir les suites en Guyane et aux Antilles) : blocage des routes pendant deux semaines, partant de toute l’économie de l’île. Le préfet a, dans cette affaire, habilement manœuvré, réussissant à imposer, sans que cela coûte un centime à l’État, une baisse de 20 centimes / litre, payée, moitié par les compagnies pétrolières, moitié par la Région... Ce qui de toute façon n’est rien, vu que le prix du brut a dans l’intervalle chuté des deux tiers, sans répercussion à la pompe. Ni sur le prix des liaisons aériennes…
La position de monopole occupée par la grande distribution (Carrefour, Euromarché, Score, Casino) est désastreuse pour tous les commerces de proximité qui ferment les uns après les autres ; les prix fixés par les grandes surfaces servant de référence aux prix du marché local (fruits, légumes, etc.). Comme les gens sont surendettés (loyers, crédits multiples, agios bancaires, etc.), il ne reste plus rien à rogner. Signe du désarroi général : La Réunion est la région qui rapporte le plus d’argent à la Française des Jeux (l’équivalent du RMI !).

Quelles formes prend la lutte ?
Patrice: Un Collectif unitaire contre la vie chère (COSPAR) a été créé le 11 février dernier, se fixant quatre objectifs : hausse de 200€ nets des salaires, des revenus sociaux, des retraites et des bourses universitaires ; baisse de 20% du prix des produits de consommation courante ; gel des loyers sociaux et baisse des prix des carburants, dont 5€ sur la bouteille de gaz. Ce collectif est, bien sûr, composite : partis politiques (PCR, PSR, PS, Les Verts, LO, NPA Réunionnais, Parti de Gauche…), syndicats (CGTR, Solidaires, FSU, FO, SAIPER, UNEF…) ; associations (AC chômage, Agir pou Nout Tout, Union des Femmes Réunionnaises, ATTAC, ATD Quart Monde…).
Des actions ponctuelles ont déjà été menées dans les grandes surfaces (blocage aux caisses, par exemple) ; actions relayées par les étudiants. Une grève générale est prévue pour le 5 mars avec une grande manifestation à Saint-Denis ; le Collectif appelle aussi à participer à la Journée nationale d’action du 19 mars...

En Amérique latine ...
Au Venezuela la "méthode" Chavez dure depuis 10 ans, et le bilan est plutôt positif sur bien des plans. Salim LAMRANI nous le rappelle dans un article récent publié sur le site du Cercle bolivarien de Paris sous le titre: 1998-2008 - Une révolution économique et sociale Bilan décennal du Président Hugo Chávez.
"Depuis son élection en 1998, Hugo Chávez a entrepris une vaste transformation économique et sociale au Venezuela dans le but d’améliorer le niveau de vie d’une population qui cultivait le paradoxe d’habiter dans l’un des pays les plus riches du continent américain et d’être en même temps plongée dans une singulière pauvreté...
La popularité du leader vénézuelien s’explique par les réformes économiques et sociales spectaculaires qui ont permis d’améliorer le niveau de vie de la population. Pourtant, rien n’a été simple pour Chávez. Victime en avril 2002 d’un coup d’Etat orchestré par Washington, il fut sauvé par une extraordinaire mobilisation populaire. Par la suite, en 2003, il a dû faire face à un sabotage des infrastructures pétrolières qui a coûté 10 milliards de dollars à l’économie nationale, et est toujours confronté à de multiples tentatives de déstabilisation...
Le Venezuela est la preuve même qu’un gouvernement peut rapidement contribuer à une réduction drastique de la pauvreté et à améliorer sensiblement le bien-être de sa population, à condition à la fois de disposer de la volonté politique nécessaire et de destiner une partie des richesses nationales aux plus démunis. Caracas constitue la parfaite illustration du renouveau latino-américain où les peuples ont porté à la tête de plusieurs nations des leaders représentatifs de l’intérêt général, avec une réelle volonté politique de mettre un terme aux inégalités qui dévastent le continent. A l’heure où l’économie mondiale est frappée par une crise financière sans précédent, le Venezuela est porteur d’une alternative crédible au néolibéralisme sauvage.
(lire l'article complet sur http://cbparis.over-blog.com/article-29363856.html )